Le mot Salar est un américanisme pour définir ces grandes étendues de sel coincées dans la partie centrale de la cordillère des Andes : le nord du Chili et de l’Argentine, l’ouest de la Bolivie et Sud du Pérou. Sur l’ensemble de hauts plateaux andin, on compte pas moins de 100 salars importants et quelques centaines de tailles moindres comprenant les petites lagunes. Le plus grand d’entre eux est le Salar de Uyuni en Bolivie (entité naturelle visible depuis l’Espace), vient ensuite le salar d’Atacama au Chili (qui ne se trouve pas sur l’Altiplano), puis le Salar de Arizao en Argentine.
La forme des Salars est très variable, le plus souvent ils t’étirent dans le sens nord-sud, mais peuvent être rectangulaires ou circulaires, ou complètement irréguliers. Par exemple, le Salar de Antofalla dans la province de Catamarca fait 150 km de long pour une largeur qui ne dépasse pas les 3 km.
Les Salars de la cordillère des Andes n’ont aucune origine maritime, rien à voir avec le sel de mer. Leur origine est uniquement continentale et est due aux paramètres climatiques, topographiques et géologiques de l’environnement.
Durant le cénozoïque (ères tertiaire et quaternaire), les mouvements de la croute terrestre ont lentement élevé les Andes centrales jusqu’à son attitude actuelle. Des chaines montagneuses dans le sens nord-sud se sont formées entre lesquelles s’étalaient de larges dépressions. Ces jeunes montagnes se sont alors converties en barrière naturelle contre les verts humides venant d’Amazonie, transformant ainsi une région tropicale et humide en un désert des plus aride.
Il y a 15 millions d’années, la Terre a commencé à vomir des tonnes de lave et de cendre formant les énormes volcans qui abondent à la frontière entre le Chili et l’Argentine et au cœur même de la Puna. Ceci provoqua la fermeture complète de ces dépressions poussant l’eau courante comme celle provenant des sources thermales à se concentrer en leur cœur. Ces eaux, fortement minéralisées par l’activité volcanique, formèrent alors des lacs d’altitude qui, après évaporation, laissèrent une croute plus ou moins épaisse de différents sels ordonnés suivant leur solubilité.
Dans la Puna Argentine, la formation de ces salars s’est étendue du Miocène jusqu’au quaternaire. L’épaisseur des Salars est variable : 80 mètres pour Arizaro, 600 mètres pour Uyuni, et 2 km pour Atacama. Ce dernier contiendrait 3000 km3 de sel, ce qui représente la plus grande accumulation de sel d’origine continentale. D’autres minéraux se trouvent aussi à l’intérieur des Salars tels que de l’argile, des cendres volcaniques, du sable, graviers...
Quelques salars ont une superficie constituée d’un autre matériel que le sel. Diablillos contient du borate, Rio Grande du sulfure de sodium ; on y trouve du Nitrate (surtout au Chili) et même du quartz blanc pour le salar del Gallego. Depuis la fin du XIX siècle, les Salars de la Puna sont en grande partie exploités, ces derniers étant des réceptacles de tous les minéraux qui se trouvent dans la région.
– Du sel commun dans le salar del Ricon, Pastos Grandes, et Salinas Grandes.
– Des borates et du Borax dans le Salar Hombre Muerto, Diablillos, Ratones, Centenario, Pozuelo, Cauchari et Olaroz.
– Sulfate de Sodium dans le Salar Rio Grande, Arizaro et Pocitos.
– Carbonate de sodium dans la laguna Santa Maria.
Un cas intéressant est la Laguna de Pozuelo dans la Puna de Jujuy qui reçoit des alluvions riches en or. Cependant, la partie souterraine des salars est riche en saumure, contenant la à fois des éléments métalliques ou non en solution. On y trouve ainsi du Lithium, du bore, du magnésium, du sodium, du calcium, du césium, du rubidium, du stoncium.