Evolution Géologique de la Puna

Physionomie et histoire évolutive des hauts plateaux argentins

Désert du Diable depuis le cerro Macon

L’espace géographique qu’occupe aujourd’hui la Puna était, une région située au niveau de la mer, au climat humide et tropical, peuplée de crocodile et de tortues, avec d’innombrables rivières qui expulsèrent leurs eaux jusqu’à l’Atlantique. 40 millions d’années plus tard, elle s’est convertie en une région au climat aride, à drainage interne, élevée à près de 4 kilomètres, et peuplée de volcans et de salars. Une extraordinaire transformation du paysage qui a laissé d’importantes traces dans la roche de la Puna.

Il y a 65 millions d’années, la région située entre le Nord du Chili et l’ouest du Paraguay était recouverte d’une mer peu profonde où se déposaient du sable et du calcaire. Dans ces eaux vivaient des gastéropodes, et diverses espèces de poissons. Sur les plages cohabitaient des dinosaures qui ont laissé des traces et des os dans pas mal d’endroits des hauts plateaux.

En fait, la déformation andine s’est produite durant ces derniers 10 millions d’années, et les couches calcaires de la formation Yacoraite se trouvent aujourd’hui à 4 kilomètres d’altitude sur la Puna et à 6 kilomètres de profondeur sous la sierra Sub-Andine. La Puna australe ne contient aucun registre de cette époque, ce qui signifie qu’elle était peut-être déjà élevée à cette période. (sud de San Antonio).

Salar de Pastos Grandes

Durant l’Éocène inférieur (55 millions d’années), la Puna était légèrement au-dessus du niveau de la mer, les eaux présentes jadis s’étaient retirées. À la fin de l’éocène (40 millions d’années), les mouvements de la croute terrestre ont commencé à déformer la région déposant une couche sédimentaire rouge dans laquelle on a rencontré des restes fossiles de tortue, crocodiles et petits mammifères (Déformation Inca). C’est durant Le Miocène (à partir de 20 millions d’années) qu’une seconde grande déformation (Quechua) élève considérablement la région se caractérisant par son drainage interne. Dans ces bassins fermés commencent alors à s’accumuler des évaporites, essentiellement du sel et du gypse. On rencontre actuellement ces anciens dépôts de 14 à 12 millions d’années sur les bords orientaux de Pastos Grandes et Hombre Muerto. L’activité volcanique se fera alors de plus en plus présente, remplissant toujours plus ces bassins d’évaporites, mais aussi de cendre et il y a 7 millions d’années apparaissent les borates qui composent les importants dépôts de Tincalayu, Sijes et Loma Blanca.

Par la suite, d’autres mouvements tectoniques continueront d’élever, de fragmenter et de compartimenter la Puna en bassins toujours plus étroits et arides. Certains volcans s’éteindront, d’autres entreront en activité durant le Tertiaire. Au quaternaire, la Puna présente sa forme actuelle après être passée par des périodes de glaciation couvrant de neige les sommets à partir de 4500 mètres et transformant les salars en lacs. Durant les 100 mille dernières années, il y a eu une succession de 4 époques glaciaires et 4 époques sèches.

Durant le pléistocène supérieur (120 mille ans), il y eut quelques éruptions volcaniques qui formèrent des cones de lave (Negro de Chorrillos).

Volcan Geronimo

Clairement, d’un point de vue géologique, on peut distinguer une Puna Australe et septentrionale séparées par une ligne tectonique qui va de San Antonio jusqu’à Huaytiquina. La première est sèche, la deuxième humide. La Puna Nord, compartimentée en trois fosses majeures, est inclinée dans le sens ouest-est : Salinas Grandes-Guayatayoc (3700 m), Pastos Chico-Susques (3800 m), Cauchari-Olaroz (3900 m). La Puna Sud, elle aussi compartimentée en trois fosses internes, présente une inclinaison opposée : Depression de Raton-Centenario (3900 m), Pocitos-Rincon (3800 m), Arizaro-Antofalla (3700 m).